L'Ecole Freinet
Vence
Elise Freinet
« L'Art se justifie à nos yeux, comme le pain pour celui qui a faim ou comme l'eau pour celui qui a soif . »
Élise Freinet est née Virginie "Élise" Lagier-Bruno en 1898 à Pelvoux (05).
Institutrice titulaire à partir de 1920, elle a des idées révolutionnaires depuis son entrée à l'École Normale de Gap.
Elle rencontre Freinet en 1925 et l'épouse en 1926. Elle jouera un rôle extrêmement important dans la création de son oeuvre.
En plus d'enrichir et de soutenir les travaux de son mari, Élise apporte au mouvement de l'École Moderne une dimension originale dans le domaine artistique.
Artiste, son expérience du dessin et de la peinture libre forme un tout qui vient s’intégrer à ce que Célestin appelle la libre expression de l’enfant.
Elle théorise et écrit sa pensée dans de nombreux ouvrages.
1938
1948
1949
1962
« Dessiner devrait être un exercice aussi général que parler, raconter, penser, chanter.
C’est un exercice légitime en toute occasion, en jet continu. »
« L’art enfantin ne postule pas pour la beauté mais pour le triomphe de la vie. »
En 1955 est organisée une exposition de dessins libres d'enfants camerounais dont le directeur avait enseigné à l'école de Vence. Picasso, ému par l'exubérance et la qualité de ces créations, signe ses félicitations sur certaines œuvres.
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Élise se préoccupe également de la diffusion de cette méthode éducative.
Elle crée la revue "Art Enfantin" en 1959.
Elle reçoit les encouragements et le soutien d'artistes comme Cocteau, Lurçat, et Dubuffet,
qu'elle cotoiera et avec lesquels elle échangera.
Jean Dubuffet
Pablo Picasso
Marc Chagall
Jean Cocteau
« C’est par une observation
des œuvres de grands maîtres
et des dessins d’enfants
que nous nous mettrons résolument
à l’abri du pompier*. »
Dessin et peinture d'enfants,1966
Jean Lurçat
* Le pompier : "Littéralement, le pompier est celui qui fabrique des pompes. Tout comme « le piston qui fait marcher les machines », la pompe est synonyme d'automatisme et de banalité. [...]Tout ce qui est banal, vulgaire, déjà vu, tout ce qui est boursouflé, prétentieux et sans style, est pompier."
Dans les années 1950-1960, elle crée Le Musée d’Art Enfantin
à Coursegoules.
Élise souhaite depuis longtemps un témoignage plus durable des créations des enfants. Elle a l'occasion d'acquérir et de faire consolider une maison de village à Coursegoules.
En 1962, dès que les maçons ont fait l'essentiel, les enfants de l'école Freinet conçoivent et réalisent, avec l'aide de leur institutrice Malou Bonsignore et les conseils d'Élise, toute la décoration intérieure et extérieure de la maison.
Elise Freinet
En 1964, elle publie son très bel ouvrage, L'Enfant Artiste.
Ce livre contient des reproductions de dessins, de gravures, de sculptures, de broderies, de céramiques... d'enfants.
« Peu à peu, ils comprennent aussi que dessiner
n'est pas perdre du temps mais au contraire
en gagner, car ce besoin exigeant de faire les choses avec goût et minutie se retrouve dans d'autre disciplines et facilite l'activité créatrice sous toutes ses formes. »
L'enfant Artiste, 1964
Après la mort de Célestin le 8 octobre 1966, Elise continue d'écrire.
Elle fut directrice de l'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne (ICEM) mais ses rapports avec celui-ci se dégradent rapidement. Elle conteste certaines pratiques de ce mouvement, auquel elle avait pourtant beaucoup donné.